Magistrat et homme politique, d'Aguesseau est également l'auteur de nombreux travaux juridiques. La plus grande partie de ses œuvres, ainsi que des fragments de sa correspondance, ont fait l'objet de la présente édition, assurée par son bibliothécaire, l'abbé André. Elle est ornée, en page de titre, des attributs traditionnels du chancelier et du garde des sceaux (masses de cérémonie, toque et sceaux). Une édition plus complète (en 16 volumes) est réalisée par les soins de Pardessus en 1819.

Dans un Mémoire pour la réformation de la Justice, d'Aguesseau envisage de réformer les lois et d'en faire un seul corps de législation. Il ne souhaitait cependant pas opérer une codification systématique et autoritaire du droit civil, mais plutôt procéder par matière. Dans cette perspective, les célèbres ordonnances sur les donations (1731), les testaments (1735) et les substitutions (1747) ne constituent que des éléments d'un programme plus vaste resté inabouti. En dépit de son caractère limité, l'œuvre unificatrice de d'Aguesseau a constitué un modèle pour les artisans de la codification.